Jean-Paul Fournier a rencontré le Ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, lundi 1er mars au soir dans son bureau de l’Hôtel de Ville.
Pendant un peu plus de 30 minutes, le maire de Nîmes a pu exposer la problématique lourde de la ville en matière de sécurité. Le Ministre a été sensible à la situation nîmoise et s’est engagé à étudier la signature d’un Contrat de Sécurité intégré avant l’été. Ce dernier permettrait de bénéficier à terme, en plus des 14 policiers nationaux à temps plein annoncé ce lundi 1er mars, d’effectifs supplémentaires, symbole d’un sensible renforcement des liens entre la police municipale et la police nationale.
« Je me félicite de la visite du Ministre de l’intérieur qui témoigne son intérêt pour notre ville et ses habitants« , a déclaré Jean-Paul Fournier. « M. Darmanin s’est engagé à venir signer ce contrat avant l’été. Son discours a été plutôt rassurant mais je resterai vigilant quant aux engagements qui pourraient être pris » assure Jean-Paul Fournier. Même si l’éradication des actes criminels liés au trafic de drogue va être longue, l’engagement pris est un point d’étape important dans la lutte pour l’amélioration de la sécurité des Nîmois.
Un contexte local explosif
Nîmes s’inscrit ces dernières années dans une spirale d’actes criminels de plus en plus violents. L’insécurité dans les quartiers est en forte augmentation et l’ensemble des personnels du secteur public fait face quotidiennement à des situations de plus en plus difficiles. Les incivilités et l’économie souterraine véhiculent un sentiment d’insécurité, d’impuissance et d’abandon des Nîmois et des élus qui les représentent sur l’ensemble du territoire.
Cette « économie » gangrène la majeure partie des quartiers dits « prioritaires », avec comme acteur principal le trafic de stupéfiants. La situation ne cesse de se détériorer. Depuis janvier 2020, Nîmes comptabilise 8 homicides ou tentatives avec 5 morts et 9 blessés. Des écoles, comme G. Bruguier située au Chemins-bas d’Avignon, ont été prises d’assaut par les trafiquants de drogue. De nouveaux points de deals sont implantés dans des quartiers proches du centre-ville.
« La sécurité est une mission régalienne et l’Etat doit aider la ville de Nîmes dans cette évolution négative du banditisme » affirme Jean-Paul Fournier.
Les attentes de la Ville
Lors de cette visite, promise à la première entrevue place Beauvau en septembre 2020, Jean-Paul Fournier a rappelé l’urgence d’octroyer à Nîmes les forces nécessaires pour lutter contre les trafics de drogues qui gangrènent le territoire. La ville de Nîmes compte 155 000 habitants et 4 quartiers prioritaires, qui rassemblent plus de 35 000 personnes. Sans connaissance du nombre d’effectifs en mutation et de départ à la retraite, l’annonce de 13 effectifs pour la Police Nationale n’apparait pas comme une plus-value. Si les 14 effectifs PN sont inclus dans le mouvement général, la plus-value sera de 3 ou 4 alors qu’il faudrait au minimum 50 agents supplémentaires pour commencer à voir une évolution positive. Affecter plus de moyens à la police à Nîmes serait cohérent au regard des contraintes locales en termes de sécurité (tourisme, féria…).
Le renforcement d’un partenariat Police Nationale / Police Municipale.
- Dresser une cartographie de la délinquance indispensable à une occupation judicieuse du terrain par les forces de police.
- Créer un poste de police commun PN/PM à Pissevin.
- Préparer la signature d’un contrat de partenariat Etat/Ville à l’instar de ce qui s’est fait à Toulouse ou à Arles.
Un réel investissement de la Ville en matière de sécurité
Face au constat alarmant d’une situation sécuritaire qui ne cesse de se dégrader dans les quartiers Nîmois et l’insuffisance des moyens octroyés pour lutter contre les trafics de drogues qui gangrènent ces territoires, la Ville mobilise des moyens considérables et investie une politique offensive en termes de sécurité.
- Elle consacre 9% de son budget municipal à la sécurité.
- Elle détient la 1ère Police Municipale en effectif des villes de moins de 200000 habitants (7ème au niveau national)
- Elle augmente le nombre de policiers municipaux passant de 74 en 2001 à 164 en 2020 et programme une nouvelle augmentation des effectifs sur les années 2021 et 2022 pour atteindre un effectif de 174 policiers municipaux.
- Elle renforce sa coopération avec la Police Nationale en établissant une nouvelle convention de coordination et en créant un poste de Chef de service PM au sein du CIC pour améliorer les actions.
- Elle investit dans la vidéoprotection la plaçant ainsi 2ème ville de France la mieux vidéoprotégée avec 433 caméras qui ont permis 690 interpellations en 2019.
- Elle investit dans sa politique de prévention avec la mise en place du CLSPD (Conseil des Droits et Devoirs des Familles, TIG…).
En 20 ans, l’action de la Ville a permis de réduire de 45% les cambriolages et de baisser de 64% les vols avec violence. Cependant, la Police Municipale ne saurait se substituer au travail de la Police nationale.