Carré d’Art musée :
la collection en vedette
Le 2 juin a signé la réouverture de Carré d’Art Musée et du Musée des Beaux-Arts et le 15 juin pour le Musée de la Romanité. Il faudra attendre le mois de juillet pour voir les autres musées rouvrir progressivement. C’est l’occasion de découvrir ou redécouvrir la collection impressionnante de Carré d’Art, musée d’art contemporain.
L’exposition de l’artiste berlinoise Nairy Baghramian initialement prévue du 6 avril au 20 septembre, étant reportée en 2021, le Musée de Carré d’Art a réorganisé ses salles d’exposition pour faire la lumière sur sa collection, qui a débuté au milieu des années 1980, avant même l’ouverture du musée. Ainsi, vous pourrez profiter des œuvres acquises par le musée sur 2 niveaux, avec des tarifs d’entrée repensés pour cet l’été.
Une collection impressionnante
Le premier étage du musée met en lumière les œuvres de la collection, ce nouvel accrochage permet de voir et revoir des œuvres de Supports/Surfaces. Une salle entière est consacrée à Toni Grand, l’un des artistes les plus importants du mouvement. Un ensemble d’œuvres majeures de la peinture des années 80 et 90 est également présenté. La grande peinture d’Enzo Cucchi, brillant hommage à Arthur Rimbaud, est à mettre en relation avec l’Exposition « Rimbaud Soleillet » organisée par la Bibliothèque début 2020, qui sera à nouveau visible au mois d’août. La politique d’acquisition étant constante, on y découvre des œuvres entrées récemment dans la collection, souvent suite à une exposition au musée. Certaines d’entre elles sont présentées pour la première fois comme celles de Jumana Manna, Guillaume Leblon, Julien Creuzet. L’ensemble de photographies d’Yto Barrada et l’installation vidéo d’Hito Steyerl constituent des dépôts récents du Fonds National d’Art Contemporain.
Un nouvel accrochage
À partir du 19 juin, le dernier étage met aussi la collection du musée en avant, avec pour thème « Le Visage – Le temps de l’autre ». Les genres photographiques et médias vidéo y dominent. Dans ces temps étranges où nous avançons masqués, cette exposition constituée en grande partie d’œuvres de la collection nous amène à porter un regard sur l’autre. De nombreuses œuvres de la collection comportent des visages allant de Thomas Ruff, Sophie Calle à Latoya Ruby Frazier. Le jeu des masques se retrouve chez Annette Messager et Ugo Rondinone, où la fonction artistique du masque, destiné à créer des personnalités multiples plutôt qu’à cacher, est exploitée. Le deuxième étage du musée, Project Room, continue d’accueillir les travaux du jeune artiste italien Ettore Favini jusqu’au 27 septembre, au lieu du 7 juin. Son exposition « Au revoir » est un voyage au cœur du bassin méditerranéen avec comme toile de fond le jean.
Pour en savoir plus :
www.carreartmusee.com
Des œuvres de Pincemin, Vialliat et Dezeuze, du mouvement artistique Supports/Surfaces.
MUSÉE DES BEAUX-ARTS
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Avant d’accueillir l’exposition du peintre paysagiste provençal René Seyssaud à partir du 15 juillet, le Musée des Beaux-Arts de Nîmes a rouvert ses portes le 2 juin dernier. C’est l’occasion de découvrir la seconde collection du Languedoc-Roussillon avec des peintures françaises, flamandes, hollandaises et italiennes. Parmi ses 3 600 œuvres, on notera une collection d’art italien des 16e et 17e siècles et un très bel ensemble d’art français du 19e siècle.
Martines Syms, Lesson LXXV, 2017, installation vidéo
Thomas Ruff, Portrait, Bettina Elpmt 1985.
Jean-Marc Prévost,
directeur de Carré d’Art Musée.
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Quelle est la différence entre une collection privée et publique ?
Les collections sont les trésors des musées publics, c’est ce qui reste dans le temps, cela permet de construire une histoire. Une collection publique, comme celle de Carré d’Art, c’est la richesse de tout un chacun parce que cela appartient à tout le monde. Notre particularité, c’est que la collection est inaliénable, fait partie du patrimoine national et municipal, c’est ce qui marque la différence avec des collections privées où les œuvres peuvent être vendues à n’importe quel moment et à n’importe quel prix. En France, une fois qu’une œuvre rentre dans l’inventaire d’un musée, il est interdit de la revendre. Ce concept a permis de garder des œuvres conséquentes dans le domaine public, des œuvres qui ont pris énormément de valeur avec le temps. Carré d’Art Musée est connu mondialement pour sa collection, il est rare de voir un musée comme le nôtre avec une collection aussi importante et qui vient s’ajouter au patrimoine local.
Ce n’est pas un frein pour un artiste de céder son œuvre à un musée public ?
Au contraire, certains artistes nous font des dons. Ils sont contents à l’idée que leur nom soit dans une collection qui ne sera pas spéculative. Lorsqu’un artiste vend son œuvre à un collectionneur, il est dans l’incertitude. S’il veut l’emprunter pour une exposition, il ne sait pas où elle est, dans le cas où elle a été revendue, ou si elle est bien conservée. Il y a une prise de conscience récente chez certains artistes pour qui l’institution publique est importante.