Massif du Clos Gaillard :
le saviez-vous ?
Ce vaste espace de garrigue situé sur l’ancien chemin de Régordane est bien connu des Nîmois adeptes de belles promenades. Terre de pâture durant des siècles, boisé artificiellement au XIXe, il est aujourd’hui géré dans un esprit d’équilibre entre milieu ouvert et accueil du public, lequel peut s’y déployer à pied ou à VTT sur 17 kilomètres de chemins.
L’homme était présent au néolithique
Le site était habité au 3e millénaire avant Jésus Christ, puisque des fouilles ont révélé la présence d’un village, avec des fragments de poteries retrouvées sur place. Une grotte sépulcrale, composée de deux pièces, a livré des ossements et des aménagements typiques du groupe dit de Ferrières, connu pour ses pratiques funéraires dans la région. Toujours visible, bien que protégée d’un grillage, cette grotte se trouve près de la capitelle dénommée « la grande seule ».
Le paysage témoigne d’activités pastorales et agricoles anciennes
Dans ce paysage ouvert, se lit une économie agricole aujourd’hui disparue. Les terrains marqués par le passage répété des troupeaux de moutons ou de chèvres s’opposent aux fonds de valons fertiles autrefois réservés aux cultures et protégés par des murs de pierres sèches, des « clos ». Blé, seigle, orge y étaient cultivés jusqu’au début du XIXe. Les coteaux accueillaient aussi vignes et fruitiers. Conséquence de cette division de l’espace, le patrimoine de murs et clapas est abondant sur le site. La Ville s’est fixé pour objectif la mise en valeur de ce passé qu’elle rend visible, entretient et restaure progressivement. Une vingtaine de capitelles, et des centaines de mètres de murs ont été rénovés par deux agents forestiers municipaux spécialisés dans ce type d’ouvrage. Le Mazet de la Garrigue a lui aussi été reconstitué dans les règles de l’art. Cette restauration a vocation à se poursuivre. De même, 3,5 hectares de parcelles d’oliviers, d’amandiers, d’abricotiers et autres essences sont présents sous forme de conservatoire d’espèces, typique du système agraire méditerranéen sans irrigation. Entretenues en bio elles ne font pas l’objet de récoltes et sont plutôt destinées à la faune du site.
Il appartient à la Ville de Nîmes depuis 1400
À cette époque, le bourg de la Calmette cède à la Ville en échange d’un marché aux bestiaux, les 240 hectares du secteur du Clos Gaillard. Après des siècles d’exploitation, le site est boisé de pins parasols et de chênes, de 1880 à 1895 par George Fabre, ingénieur qui créa l’observatoire du Mont Aigoual et mena des campagnes de reboisement des Cévennes.
Malheureusement, en 1984 et 1989, deux incendies dévastent la moitié du site : les rescapés sont aujourd’hui reconnaissables par leur hauteur et l’aspect noirci de leur écorce. Aujourd’hui le service Biodiversité et Espaces naturels gère le site dans un esprit d’équilibre entre accueil du public (visites guidées, parcours pédagogiques, d’orientation, parc d’agrès…), protection au risque incendie (entretien de pistes DFCI, maintien des milieux ouverts), préservation du site et développement de la biodiversité. Deux prairies sont en cours d’aménagement près des deux sources afin de fournir une floraison mellifère notamment en août. Des zones de compensation d’aménagements en garrigues, comme celle du bassin des Antiquailles, sont également gérées et surveillées.
Des expériences pour une forêt « tolérante au feu »
Depuis trente ans sont développées des plantations expérimentales pour étudier et améliorer la capacité de la forêt méditerranéenne à intégrer des espèces tolérantes au feu dans le cadre d’un programme européen. Le sylvetum constitue ainsi une mini forêt composée de 7 essences de résineux sélectionnées pour leur diversité selon leur vitesse et hauteur de développement, leur capacité à fermer le couvert, l’épaisseur de leur écorce, la combustibilité de leur frondaison… Il est géré avec le Groupement forestier gardois. La cédraie expérimentale, composée de cèdres du Liban et de l’Atlas, est gérée avec l’Office National des Forêts et l’INRA.
Pour s’y rendre
Route d’Anduze, D907, prendre le chemin de Vallongue
240
hectares
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20
tables de pique-nique
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« Nous visons à maintenir une mosaïque de milieux, meilleur gage pour développer une diversité d’espèces, faune et flore comprises »
Cyrielle Bernard,
agent de développement et de préservation de la biodiversité.
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CHENILLE PROCESSIONNAIRE DU PIN
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Urticante pour l’homme et les animaux, et relativement néfaste pour les arbres dans lesquels elle se loge, la chenille processionnaire est la seule espèce contre laquelle est menée une éco lutte sur le site. Cinquante-quatre nichoirs ont été installés pour accueillir la mésange charbonnière ou la huppe fasciée, toutes deux prédatrices de la chenille. Des pièges à phéromones veillent également à limiter les populations.