La rue Pitot Prolongée
Partant de la route d’Uzès, elle entrecroise les voies ferrées avant de partir en zigzag sur la colline du Mont Serre Cavalier. À ses pieds, le mythique stade Jean Bouin fut le berceau et le théâtre des heures de gloire de Nîmes Olympique.
Non loin de l’étoile ferroviaire,
le quartier Jean Bouin-Pitot Prolongée-Serre Cavalier est un secteur qui fleure le cheminot,
autrefois très représenté parmi les propriétaires des maisonnettes implantées dans cette butte de garrigue. Des mazets souvent agrandis pour y vivre en famille. Les mieux placés ont une vue imprenable sur la plaine des Costières. Un coin de paradis à deux pas du centre-ville, vite rejoint en bus ou en vélo, qui valait bien que l’on se passe durant les années 50-60 de l’eau potable et encore aujourd’hui du tout-à-l’égoût. Farouchement attachés à leur tranquillité, les autochtones se félicitent que la rue aboutisse à un escalier les reliant aux commerces de la Gazelle : automobilistes, passez votre chemin ! Son autre extrémité la relie à la route d’Uzès : ici se trouve le cœur battant du quartier, entre l’école, la clinique, l’institut de formation des professeurs des écoles, la piscine et le stade bien sûr avec ses salles dédiées aux clubs sportifs.
Un peu d’histoire
Jusqu’en 1884, la rue Pitot s’appelait chemin de la Douasse, en référence au cadereau d’Uzès tout proche (la dogau désigne une lisière de terrain bordant un cours d’eau). Appelé parfois le serre des Attrapas, le serre Cavalier fut la propriété du maire Augustin Cavalier au début du XIXe siècle : adepte du reboisement, il peupla ce sommet de résineux grâce aux prisonniers de guerre de l’Empire. Avant que ne soit construit en 1964 le centre hospitalier de Serre Cavalier se trouvait « le château des filles mères ».
Source : Les rues de Nîmes, Aimat Serre
Le saviez-vous ?
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Henri Pitot, ingénieur en chef du XVIIIe a réalisé l’aqueduc Saint-Clément à Montpellier.
On lui doit le « tube de Pitot » qui permet de mesurer la vitesse dans les cours d’eau.
L’ambiance extraordinaire du stade Jean Bouin
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C’était, de 1937 à 1989, un stade qui faisait peur aux adversaires de Nîmes Olympique, avec un public familial, se massant sur la grande ou petite butte, voire sur les toits alentours quand il n’y avait plus de place en tribune. Un public près des joueurs, avec lesquels il était possible de trinquer à la buvette. Détruit en 1997, il est remplacé par un complexe sportif très fréquenté. Retrouvez toutes les anecdotes de la saga des années Jean Bouin sur « Rue Jean Bouin ».
À la demande du comité de quartier, un jardinet vient d’être aménagé par le conseil de quartier près du viaduc avec jeu de boules, bancs, plantation de six arbres.
Contact : comite.jeanpitotcavalier@gmail.com
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Jean-Victor Helly
Lorsque ses parents s’installent dans un mazet en 1952, la rue Pitot Prolongée est encore en terre. Les enfants vont chercher l’eau au stade Jean Bouin, avant que la mairie n’installe une citerne. En contrebas, une carrière que les enfants utilisent comme piste de glisse et une vaste olivette envahie par les véhicules des supporters quand il y a match. Lorsqu’il se rend à l’école de la Gazelle, il coupe à travers la garrigue et les clapas. Aujourd’hui, les maisons individuelles ont recouvert ces espaces. Jean Victor habite toujours ici, tout comme ses deux frères, le terrain familial ayant pu être divisé en trois parcelles.
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Jean-Claude Artus
Cette figure de la médecine nucléaire, discipline qu’il exerça alternativement (quand ce n’est pas simultanément) au CHU de Nîmes et de Montpellier et qu’il enseignait à l’université, a reçu la Légion d’honneur en 2015. Son expertise est encore très sollicitée, au sein de commissions d’importance nationale ou régionale traitant du nucléaire, de l’environnement et de la santé où il n’a de cesse de mettre ses connaissances scientifiques au service du plus grand nombre. Infatigable conférencier, il est l’auteur de deux romans visant à redorer l’image du nucléaire, dont l’un est préfacé par le prix Nobel Georges Charpak. Ça vous situe le personnage. Également investi dans le comité de quartier, dont il est le trésorier, il en apprécie les atouts de faubourg animé, proche du centre-ville et propice à une retraite (?) tranquille.
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Caroline cardon et Éméric Garcia, rue Jean Bouin
Cela ne fait que deux ans qu’ils sont installés ici, mais ils n’ont pas eu de mal à prendre racine. L’atelier de tapisserie et de couture d’ameublement de Caroline, Du Siège au rideau, est une enseigne remarquée avec un public déjà conséquent. Très branchée années 50, 60 et 70, reprenant avec une touche de modernité les canapés Togo ou Kashima, Caroline redécore aussi avec goût son propre intérieur, ses créations étant visibles sur sa page instagram. Éméric, lui, c’est le nez : il est maître chai au domaine des Costières Mourgues du Grès. Tous les deux prompts à s’impliquer dans la vie locale, ils sont aujourd’hui membres du bureau du comité de quartier. Fête des voisins, foire aux plantes, végétalisation… les idées ne manquent pas pour dynamiser l’ambiance et le cadre.
dusiegeauxrideaux