L’Impérator, d’hier
à aujourd’hui
Hôtel des toreros, des artistes et écrivains, mais aussi lieu de culture et de fête, L’Impérator est un symbole de la vie nîmoise. Transformé en Maison Albar Hôtels L’Imperator, à l’issue de travaux de rénovation et de modernisation, le prestigieux cinq étoiles revendique toujours son histoire quasi centenaire et son célèbre « supplément d’âme ».
Créé dans les années folles, l’Hôtel Imperator s’est rapidement mué en référence de l’hôtellerie de charme nîmoise. Le luxe feutré de son aménagement intérieur, sa situation exceptionnelle en bordure des quais, liaison élégante entre la Maison Carrée et les Jardins de la Fontaine, y ont largement contribué. Tout comme la réputation de ses services et de son accueil, attirant de nombreuses personnalités au goût aiguisé. Issues du monde des lettres, de l’art, de la musique, de la chanson, du cinéma, du théâtre ou de la politique, ces dernières s’échangeaient à Paris cette adresse incontournable du sud de la France, où depuis 1952, il était possible d’y croiser à chaque Feria un torero s’en allant « livrer combat dans l’arène », fendant les attroupements d’admirateurs, ainsi que le décrit Christian Liger dans Nîmes sans visa, citant ce dimanche du printemps 1958 où, « après un affrontement mémorable entre les deux pionniers de la tauromachie, Ordoñez et Dominguin furent ramenés à leur hôtel, à travers boulevards et rues en folie, sur les épaules du public » tandis que la France accouchait de la Ve République.
Les routes du train
C’est à l’initiative de Georges Nagelmackers, créateur du premier Orient express, qu’est transformé en 1930 le bel hôtel particulier du XIXe acheté à Pierre Guibal. L’homme d’affaires belge constitue en effet une chaine d’hôtels prestigieux destinés aux voyageurs fortunés utilisant sa compagnie de wagons-lits. Le bâti existant est en partie reconstruit selon les plans de l’architecte nîmois Albin Palatan, afin de répondre aux impératifs d’un grand hôtel de luxe, tout en préservant les atouts et charmes de l’ancien ensemble immobilier conçu autour d’un grand jardin. Inauguré le 27 juin 1930, l’établissement allie le style simple et symétrique en vogue de l’art déco à une inspiration régionale qui se traduit par la présence de génoises, balcons, ou de fresques sous la véranda et ancienne salle à manger.
Jardin d’Éden
Parmi les clients illustres, le plus célèbre reste l’écrivain Ernest Hemingway qui s’y installait volontiers. Il y rédigea une partie du roman « Jardin d’Éden » où il cite l’hôtel et la ville de Nîmes. L’actrice Ava Gardner y avait également ses quartiers. La légende raconte qu’elle y retrouvait son amant Luis Miguel Dominguin en empruntant l’entrée des cuisines pour fuir la presse à scandale. Le livre d’Or de l’hôtel recèle de nombreuses signatures de stars du show-biz ou de célébrités notoires, telles Jacques Chirac, Lenny Kravitz…
Renouveau
Le monde de l’hôtellerie ayant évolué, de nouveaux aménagements effectués par ses nouveaux propriétaires Céline et Jean-Bernard Falco ont paru nécessaires, car l’hôtel était resté « dans son jus ». Piscines intérieure et extérieure, spa, salle de fitness et kids club ont été créés, les chambres ont été équipées de salles de bains agrandies et d’une technologie domotique. Le chef Pierre Gagnaire, l’une des plus grandes figures gastronomiques au monde, s’installe au fourneau pour d’exquises propositions culinaires. Ces transformations n’entament en rien l’esprit d’accueil de L’Impérator qui reste ouvert à la fête et aux Nîmois durant la Feria.
La Ville a veillé à ce que cette transformation conserve les éléments patrimoniaux de cet hôtel mythique et qu’il reste ouvert aux Nîmois.
Romanité
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Impérator était le titre donné aux généraux romains victorieux, puis à tous les empereurs romains (Auguste était Imperator et Consul). Logo de l’Hôtel, l’Aigle est un emblème de l’armée romaine. Il est évoqué dans le jardin par un élément décoratif, une frise issue d’un moulage antique nîmois aujourd’hui disparu, auquel appartenait aussi celui de la rue de la Violette ainsi que neuf fragments conservés au musée de la Romanité.
« Nous avons conservé voire restauré tous les éléments patrimoniaux
les plus emblématiques, ceux qui constituent l’ADN du lieu : l’ascenseur, la cheminée, le costume de lumières d’Ordoñez, le bar Hemingway, l’esprit art déco… La végétation du jardin et notamment son arbre tricentenaire sont entièrement préservés, afin de perpétuer cet art de vivre à l’extérieur cultivé depuis près d’un siècle. Si l’hôtel procure plus de confort, nous plaçons le curseur sur une prestation humaine de qualité, fondée sur l’empathie. »
Christophe Chalvidal,
Directeur de la Maison Albar Hotels L’Impérator.
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