L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

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Pompéi, un récit oublié 

Pompéi, un récit oublié

Le Musée de la Romanité présente une exposition temporaire sur la première tentative connue de sauvetage de civils par une force militaire. Celle-ci fut orchestrée par Pline l’Ancien portant secours à la population lors de l’éruption du Vésuve. Réussira-t-il ? Rendez-vous le 6 avril pour connaître la fin.

En 79 après Jésus- Christ, le mont Vésuve entre en éruption et en quelques heures, les villes de Pompéi, Herculanum, Oplontis et Stabies sont ensevelies sous plusieurs mètres de lave et de cendre. Homme de lettres, grand observateur de la nature, mais aussi amiral de la flotte romaine de Misène, Pline l’Ancien reçoit une lettre désespérée de Rectine, la femme de Tascus, demandant du secours. Promptement, il décide d’appareiller douze navires pour permettre aux habitants de Pompéi de fuir par la mer.

Témoin direct

Suivant le récit de cette expédition, décrite par son neveu Pline le Jeune dans deux lettres adressées à Tacite, sont détaillées les circonstances de l’éruption, soudaine et dévastatrice. Sont décrits la ville de Pompéi, restituée intacte à travers les siècles jusqu’à sa redécouverte au XVIIIe siècle et les attributs de la flotte romaine, symbole de la maîtrise de l’art de la navigation de l’empire romain et outil majeur de son expansion. C’est la première fois qu’une exposition aborde ce sujet de l’histoire romaine à travers les yeux de Pline l’Ancien, témoin direct du drame.

Parcours interactif

Le parcours s’organise autour d’un ensemble de plus de 250 objets archéologiques issus de Pompéi, Herculanum et de Campanie, prêtés exceptionnellement par de grands musées italiens. Riche en reconstitutions, décors et dispositifs multimédias interactifs (cartes animées, vidéos, jeux), la scénographie propose une expérience immersive à la hauteur des ambitions du Musée de la Romanité.

Un fleuron de la romanité

Fresques, bijoux et objets du quotidien évoquent l’art de vivre de cette ville latine née au IVe siècle avant J.-C. de la fusion de plusieurs villages, prospère grâce à son climat et à son commerce agricole et viticole, peuplée de 20 000 habitants au moment du drame. Les fouilles ont mis au jour de belles demeures au décor raffiné, des objets précieux qui témoignent de l’aisance et du goût des pompéiens les plus riches. Dès le Ier s. av. J.C., la baie de Naples est un lieu de villégiature prisé par l’aristocratie, puis par les empereurs qui y construisent de luxueux palais. 

Conçue par un comité scientifique et proposée par le Contemporanea Progetti de Florence, en partenariat avec l’Australian National Maritime Museum de Sydney, l’exposition débute le 6 avril et se termine le 6 octobre.

Plus d’infos : museedelaromanite.fr

Relief représentant deux navires de guerre romains, Ier siècle av. J.-C.

Bouche en marbre d’une fontaine, Pompéi, Ier siècle ap. J.-C.

Mosaïque, Pompéi, Ier siècle ap. J.-C.

Trois questions

au commissariat d’exposition Progetti

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Pourquoi avoir choisi les textes de Pline l’ancien et le jeune pour servir de fil conducteur à cette exposition ?

L’histoire de Pompéi est bien connue dans le monde entier et a été le sujet de plusieurs expositions temporaires. Ici, l’histoire est racontée du point de vue des personnes qui ont vécu les événements en direct et qui ont vu de leurs propres yeux ce qui se passait. Cette exposition est donc composée de plusieurs protagonistes : Pompéi et son destin tragique, Pline l’Ancien qui tente un sauvetage par la mer à la tête de la flotte militaire romaine de Misène et enfin Pline le Jeune qui arrive à raconter la courageuse expédition de son oncle.

Qu’apprend ton de nouveau à travers cette exposition sur le monde romain ?

Le personnage de Pline l’Ancien, à la fois grand historien, connaisseur du monde romain et amiral de la flotte romaine de Misène, nous permet de se plonger dans l’histoire de Pompéi. Grace à son expérience de vie et ses écritures, le visiteur apprend à connaitre Rome pas seulement en tant que puissance sur terre mais aussi comme une puissance maritime. La domination romaine sur le bassin méditerranéen (appelé Mare Nostrum par les romains) a énormément développé le commerce et un réseau de plus en plus dense d’échanges commerciaux et culturels est créé. Ainsi la richesse romaine et celle d’autres centres périphériques comme par exemple Pompéi et Herculanum augmentait au fur et à mesure.

De récentes fouilles ont fait évoluer la datation de l’éruption : pouvez-vous nous en dire plus ?

La date de l’éruption du Vésuve à laquelle Pline le Jeune fait référence dans sa lettre à Tacite (VI,16) « 9 jours avant les calendes de Septembre », à savoir le 24 août de l’an 79, a pendant longtemps suscité l’intérêt des spécialistes qui ont trouvé quelques incohérences entre les dates de la source écrite et les preuves archéologiques découvertes à travers des siècles de fouilles. Depuis le 17 ième siècle de nombreux archéologues se posent des questions sur certains matériaux trouvés qui font référence à différents fruits comme les figues, les grenades ou d’autres baies appartenant plus à l’automne qu’à l’été, ainsi que sur des traces de récoltes récentes ou de foyers. La découverte la plus récente, une inscription au charbon trouvé pendant les dernières fouilles, s’ajoute donc aux nombreuses études depuis quatre siècles sur Pompéi et l’éruption fatale. Nous sommes encore loin de pouvoir dire d’avoir trouvé l’ultime réponse et cette exposition n’a pas l’intention de donner une conclusion à un sujet aussi délicat. Au lieu de crier victoire, il est important de réaliser que même aujourd’hui ce sujet suscite la curiosité et que les fouilles continuent toujours depuis 300 ans pour découvrir de nouvelles choses excitantes sur Pompéi, son peuple, l’art et la société romaine.

250

pièces archéologiques de Pompéi et des villes proches sont présentées, dont les fameux moulages de dépouilles humaines.

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« Seuls deux témoignages écrits nous sont parvenus de l’éruption du Vésuve en 79 : ceux de Pline le Jeune et du consul Dion Cassius. Ce dernier évoque la présence étrange de géants qui seraient apparus avant et après l’éruption… »

Vous avez dit 24 août 79 ?

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Jusqu’à très récemment, scientifiques et archéologues s’accordaient à dater l’éruption au 24 août 79 après Jésus-Christ, les manuscrits de Pline mentionnant les calendes de septembre. Erreur de copiste ? Un de ses écrits place l’éruption au 24 octobre. Une date confirmée par de nouveaux indices trouvés dans les nouvelles fouilles : amphores contenant du vin fraîchement pressé, braseros allumés, noix et figues vendues au marché, monnaie frappée en septembre et inscription datant du 17 octobre.

Pline le Jeune, 17 ans, lettre à Tacite
« Il se pressa d’arriver au lieu où tout le monde fuyait, et où le péril paraissait plus grand ; mais avec une telle liberté d’esprit, qu’à mesure qu’il apercevait quelque mouvement ou quelque figure extraordinaire dans ce prodige, il faisait ses observations et les dictait. Déjà sur ces vaisseaux volait la cendre plus épaisse et plus chaude, à mesure qu’ils approchaient ; déjà tombaient autour d’eux des pierres calcinées et des cailloux tout noirs, tout brûlés, tout pulvérisés par la violence du feu ; déjà la mer semblait refluer, et le rivage devenir inaccessible par des morceaux entiers de montagnes dont il était couvert »

Pline Jeune et sa mère à Misène,
Angelica Kauffmann, 1795,
Musée d’Art de l’Université de Princeton

BONUS

Portfolio pompéi

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