L'ACTUALITÉ DE LA VILLE DE NÎMES

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La route d’Avignon
et ses abords

La route d’Avignon
et ses abords

Pour vivre heureux, vivons cachés… derrière la voie ferrée. Tel pourrait être l’adage des habitants du secteur du pont de l’Observance, un ancien quartier de cheminots où il fait toujours bon demeurer.

La route d’Avignon commençait autrefois aux Carmes,

avant d’être tronquée par le viaduc et reportée à cet endroit en 1945. Artère d’entrée de ville depuis toujours, elle n’affiche rien de très pittoresque de prime abord, avec son cimetière, ses garages et ses entreprises de pompes funèbres. Mais pénétrez dans les ruelles adjacentes, aux noms dédiés à de grandes figures de la philosophie : Descartes, Spinoza, Diderot, d’Alembert…, et vous êtes au cœur d’un ancien quartier cheminot, composé de petites maisons et de collectifs à taille humaine. Plusieurs passages sous le viaduc facilitent les mobilités douces en direction du centre-ville. Une douceur de vivre y règne, dans une tranquillité que ne sauraient perturber les passages des trains. 

Une gentrification en douceur

Lorsque les cheminots s’installent, ils construisent ou font construire des petites maisons sans garage, l’usage de la voiture étant peu développé et relativement inutile pour eux. Il y a peu encore, ses habitants étaient majoritairement âgés et très attachés à ce micro-quartier tranquille et bien situé. Depuis quelques années, jeunes couples avec enfants tendent à leur succéder, tout en conservant le charme et l’esprit du lieu.

Clin d’œil La rue de l’Avenir débouche… sur le cimetière

L’initiative de cette appellation est attribuée à la « sagesse et au réalisme ou à l’humour de la vox populi » est-il précisé en séance du conseil municipal du 3 décembre 1895*.
* Les Noms de rues d’Aimat Serre

Pascale François, , potière, 5 rue d’Alembert.

Installée ici depuis quinze ans, cette ancienne assistante maternelle n’en repartirait « pour rien au monde ». À 40 ans, elle décide de se reconvertir dans un métier manuel, se forme à Saint-Quentin-la-Poterie, teste divers matériaux avant de s’orienter sur le grès et la porcelaine pour leurs propriétés. Aux recherches de textures s’ajoutent celles des couleurs de l’émail qu’elle réalise elle-même. Objets décoratifs, vaisselle, et perles nacrées (en référence à la Polynésie où elle a vécu) constituent le gros de ses productions. Avec un collectif d’artisans créateurs, elle vient d’ouvrir un atelier boutique au 58 boulevard Gambetta ouvert du mardi au samedi de 11 h à 19 h. Mais elle reçoit aussi au 5 rue d’Alembert le mercredi de 16h30 à 18 h.

Elisabeth Boulet, créatrice, au 102 route d’Avignon.

Nîmoise depuis toujours – son grand-père, Camille Clop, avait une fabrique de chaussures rue Émile Jamais –, elle visite cette maison il y a quarante-deux ans pour un état des lieux avec son mari, agent immobilier. Coup de cœur immédiat : quinze jours après, ils s’y installent pour ne plus en repartir. « J’avais l’impression d’être à la campagne » : à l’époque, le jardin s’étend jusqu’à la rue de Grézan. L’intérieur qu’elle a aménagé avec goût et quasi intégralement en mobilier de récupération est un petit bijou. Cette ancienne étudiante des Beaux-Arts est en effet une fan de déco : après un apprentissage chez un tapissier d’ameublement, elle s’est spécialisée dans la décoration de vitrines puis la création de bijoux et d’objets.  Elisabeth Boulet

Alain Bastide, 3 rue Nicolas de Malbranche.
 

Né dans la rue Spinoza toute proche en 1935, où son père tenait une serrurerie, il n’a quitté le quartier « que pour le régiment ». Enfant, il fréquentait l’école de Grézan où il se rendait chaque jour en compagnie de Bernadette Lafont, dont le père avait ouvert une pharmacie au 106 route d’Avignon et avait installé sa famille à l’étage. « Très gentil, il nous donnait des sucettes. La mère de Bernadette m’impressionnait beaucoup, elle était souvent allongée sur un fauteuil, un grand fume-cigarette à la main. » Avec quelques copains encore présents, il est la mémoire du quartier. « Je me souviens des tranchées près de l’église dans lesquelles nous nous sommes réfugiés lors des bombardements, c’est resté un traumatisme. »