Nîmes reçoit pour la deuxième fois en moins d’un an des œuvres de Picasso. Jusqu’au 3 mars 2019, Carré d’Art accueille Picasso, le temps des conflits et nous plonge dans l’univers émotionnel d’un artiste préoccupé par le monde qui l’entourait.
Massacre en Corée, 1951, huile sur contreplaqué, 110 x 210 cm. Musée national Picasso, Paris. Photo © RMNGrandPalais (Musée national Picasso-Paris)/Mathieu Rabeau. © Succession Picasso 2018
Pablo Ruiz Picasso a révolutionné le monde de la peinture. Cet artiste considéré comme l’un des plus importants du XXe siècle, était réputé pour son talent mais aussi pour ses prises de position politiques. Marqué par les différents conflits mondiaux, il peint, dessine et crée pour dénoncer la guerre et ses ravages psychologiques. Picasso, le temps des conflits réunit des pièces qui traitent de ces périodes troubles du siècle dernier.
Dessins, peintures, sculptures, photographies…
Trente-neuf œuvres présentent son engagement et la profonde émotion que suscitaient ces événements sur l’artiste. De Guernica en 1937 – évoqué à l’aide de photographies prises lors de sa création – à Massacre en Corée en 1951, les pièces exposées montrent également le lien étroit entre sa volonté de dénoncer et sa vie personnelle.
39 œuvres prêtées
Picasso, le temps des conflits fait partie des soixante-dix événements mis en place entre 2017 et 2019 à l’occasion du projet « Picasso-Méditerranée ». L’intégralité des œuvres qui composent cette exposition sont prêtées par le Musée national Picasso-Paris, à l’initiative de ce projet construit autour du lien fort qu’entretenait Picasso avec la Méditerranée. Une muséographie travaillée présente deux espaces aménagés qui se terminent par la projection de trois vidéos de Rineke Dujkstra. Elles montrent les réactions de neuf enfants devant La Femme qui pleure. L’œuvre intemporelle de Picasso, continue de faire réagir.
En choisissant Carré d’Art,
le Musée national Picasso-Paris voulait le faire vivre et éveiller son intemporalité. Car en parallèle de cet accrochage, quatre artistes font se rencontrer l’art moderne du maestro et l’art contemporain :
l’exposition Lignes de fuite, intimement liée à Picasso, le temps des conflits, résonne comme une passerelle entre ces deux périodes artistiques évoquant des thèmes communs. Comme Picasso, Khalil Rabah, Mounira Al Solh, Ibro Hasanovic et Adrian Paci s’intéressent aux conflits d’actualité qu’ils dénoncent avec le dessin, les créations textiles, la peinture ou la vidéo. Le titre, Lignes de fuite, ne serait-il pas un clin d’œil à cette ligne toute tracée qui tend vers un futur meilleur
EN SAVOIR PLUS
Jusqu’au 3 mars 2019
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Visites guidées et ateliers possibles
www.carreartmusee.com
C’est une chance d’avoir autant d’œuvres exceptionnelles réunies en même temps à l’occasion du projet Picasso-Méditerranée. Il est généralement très difficile de bloquer un si grand nombre de pièces, du fait de leurs impératifs de conservation.»
Jean-Marc Prévost, Directeur du musée d’art contemporain Carré d’Art et commissaire d’exposition (Crédit image : Nassira Belmekki)
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Avec deux expositions d’oeuvres exceptionnelles, Nîmes est au cœur de «Picasso Méditerranée», c’est à dire au coeur de la création.
Daniel Jean Valade
Adjoint au Maire délégué à la Culture
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Portrait de Dora Maar, 1937, huile et pastel sur toile, 55 x 45,5 cm. Musée national Picasso, Paris. Photo © RMNGrandPalais (Musée national Picasso-Paris)/Mathieu Rabeau. © Succession Picasso 2018 .
La Suppliante, qui illustre l’affiche de l’exposition, a été créée en 1937. Elle clôt une série de portraits de femmes qui pleurent. Cette suite de tableaux évoque la souffrance des civils en temps de guerre et représente les relations conflictuelles de Picasso avec ses compagnes, notamment Dora Maar. Malgré sa petite taille (24 cm sur 18,5 cm), ce tableau a un impact visuel déconcertant et une grande force. La Suppliante sera réalisée en commémoration des bombardements de la ville catalane de Ljeida le 2 novembre 1937 qui fit plusieurs victimes parmi les enfants de l’école prise pour cible.
La Suppliante, 1937, gouache sur bois, 24 x 18,5 cm. Musée national Picasso, Paris.
Photo © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso-Paris)/Mathieu Rabeau. © Succession Picasso 2018